Ce livre est imparfait mais saisissant ! J’en recommande totalement la lecture.
L’auteur l use des mots comme le peintre des couleurs pour pénétrer jusqu’au coeur nu des hommes dans le palpitant des viscères et des entrailles. Sa palette funèbre se joue entre l’éclat et l’obscur. Sexe, plaisir, ombres, obscénité, honte, pulsion, profanation se déploient sous un soleil sans merci.
En écrivant ces quelques lignes, je pense à « Soudain l’été dernier » le film de Joseph L. Mankiewicz d’après Tennessee Williams. Les contextes sont totalement différentes. le livre de Mohamed Mbougar Sarr se déroule de nos jours au Sénégal, à Dakar, tandis que l’intrigue du film prend place en Louisiane. Et pourtant il me semble que ces deux oeuvres correspondent en explorant le lien indéfectible qui lient tous les hommes en humanité, ainsi exprimé par l’auteur : « … l’humanité d’un homme ne fait plus de doute dès lors qu’il entre dans le cercle de la violence. »